Les expéditions mal connues : l’expédition Panhard-Capricorne Chapitre 2
Publié le 6 août 2019
Chapitre 2 : Dans ce second volet consacré à l’expédition Panhard-Capricorne, nous allons revivre les grandes étapes de cette aventure.
L’expédition s’élance le 13 août 1951 depuis l’usine de montage Panhard de Germiston, en Afrique du Sud. Ils sont 9 explorateurs : François Balsan, chef de la mission, le docteur Tobias, anthropologue Sud-Africain, MM. Mauduit et Le Bret, deux scientifiques du Musée de l’Homme et du Muséum national d’histoire naturelle, mais également trois cinéastes et deux mécaniciens.

Les deux camions au départ de l’expédition
Les camions diesel 4×4 de 100 CV sont les mêmes que ceux qui sont commercialisés. Seuls les pneus seront adaptés aux différents types de terrain successifs du parcours : routes souvent boueuses, désert, marais, surfaces rocheuses…

Les trucks de l’expédition sur routes boueuses

Les trucks de l’expédition sur routes boueuses
La première étape s’avère une déception, puisque les avions éclaireurs de l’expédition balayent sans succès l’emplacement supposé de la fameuse cité perdue, le long de la Nosop River.

Dessin de la carte de l’expédition
Mais peu après, le long de ce même cours d’eau, ce sont plusieurs sites préhistoriques qui sont découverts. Alors que le Docteur Tobias s’y attarde 8 jours pour collecter de nombreux cailloux taillés, l’un des deux camions Panhard remonte en direction du Nord-Ouest jusqu’à Walvis Bay, lieu d’intersection symbolique entre le tropique du Capricorne et l’Atlantique.
Après avoir réalisé plusieurs films sur les oiseaux de mer, les deux convois se réunissent à Windhoek, capitale de l’actuelle Namibie, font le plein de carburant, puis repartent vers l’Est pour atteindre le désert du Kalahari. Ce sont alors les premières rencontres avec les Bushmen.

François Balsan avec l’un des cameramen

Scène de vie quotidienne des Bushmen, une femme jouant de l’arc musical
Pour la première fois, la voix des bushmen est enregistrée, à l’aide d’un magnétophone portatif. Des scènes de danses mais aussi de sorcellerie sont également filmées.
La mission continue ensuite son périple vers le Nord en longeant les marais de l’Okavango, dans l’espoir de trouver les Tsodills Hills, site archéologique aujourd’hui très connu mais dont seules quelques indications supposent l’existence à l’époque. C’est cette fois un succès : l’expédition franchit les hauteurs et trouve les fameuses peintures préhistoriques.
Le convoi s’oriente alors vers le Sud-Est, et chaque peuplade Buschmen croisée et bien sûr étudiée et photographiée.

Femme de la tribu Mamitoua, implantée dans la partie orientale du désert du Kalahari

Le Roi de la tribu Mamitoua et son épouse
C’est pour finir la traversée du Mozambique, à travers notamment des falaises gréseuses qui portent de nombreuses traces d’hommes préhistoriques. Une fois l’océan Indien atteint, l’expédition repart vers le Sud jusqu’à Lourenço-Marques, l’actuelle capitale Maputo, point d’arrivée de la mission.

Hyppopotames dans Letaba River
Après deux mois et demi passés à parcourir 8 000 kilomètres en Afrique australe (nous sommes loin des 3 000 kilomètres initialement prévus !), c’est le retour en France. Lors de sa conférence de presse du 18 novembre 1951, François Balsan ne manquera pas de souligner, que malgré les charges conséquentes portées par les deux camions « tout ce poids a passé… Jamais les moteurs ne faillirent. Jamais ils ne chauffèrent, […] pas un capot ne fut soulevé une seule fois ».